Notre longue expérience dans la gestion et le management de l’activité de centaines de consultants en France nous interroge chez Portageo Portage Salarial sur le fait que le syndrome de l’imposteur est peut-être plus répandu chez les consultants que dans d’autres métiers.

Même après une longue expérience et une expertise dans les outils et l’analyse force est de constater que l’on ne naît pas manager, on le devient. Ainsi, le consultant qui fait le choix de l’indépendance post salariat se voit attribuer de nouvelles responsabilités et de nouveaux objectifs professionnels et personnels. C’est là que les doutes sur ses compétences et la perte de confiance induite peuvent faire leur apparition et, avec eux, le développement d’un syndrome de l’imposteur. Et les conséquences ne sont pas anodines, aussi bien pour le consultant en portage (ou pas) que pour son équipe projet ou l’entreprise cliente qui le missionne.

Alors, comment résoudre cette crainte de ne pas être légitime ? Se sire simplement que l’in n’est pas fait ou faite pour être consultant (e) et ainsi retrouver une tranquillité d’esprit ? renoncer n’est jamais une solution et une option que nous ne partageons pas chez Portageo.

Ces phases de doutes, parfois nécessaires pour aller plus loin dans ses compétences et dans sa remise en cause, sont légitimes. Un consultant sûr de son expertise sera vraisemblablement un consultant figé dans ses vérités et aveugle de certaines problématiques. Et donc… moins bon.

Il existe heureusement de nombreuses façons de vaincre le syndrome de l’imposteur chez le consultant. Depuis la phase d’identification des symptômes jusqu’à la formation et au renforcement de l’expertise en passant par le développement personnel (en mode mentoring ou coaching), nous avons consulté nos experts et spécialistes afin de vous livrer quelques clés pour vous sentir plus juste dans votre analyse personnelle, être « à votre place » et vous légitime dans votre posture de consultant.

Le syndrome de l’imposteur : une introspection nécessaire

Il n’est pas toujours facile à détecter et peu de personne se connaissent assez bien pour identifier assez en amont les doutes, manque d’assurance et tâtonnements parfois que génère le syndrome de l’imposteur. Cela requiert un travail important d’introspection et d’écoute de soi-même. Une connexion de son esprit et de son corps. Savoir s’écouter. La période de pandémie a été à ce titre révélatrice du décrochage de nombre de consultants qui, ayant perdu du sens (et du rythme) se sont vu en grande difficulté lors de la forte reprise d’activité. Nous avons dû faire un travail d’accompagnement et de remise en selle (pardonnez-nous l’expression) pour certains d’entre eux. Nous avons pu constater que ce fut particulièrement le cas pour les consultants en management et les consultants RH.

Identifier et comprendre le syndrome de l’imposteur pour mieux agir

Le syndrome de l’imposteur n’est pas un fait nouveau et encore moins une mode. Pourtant, Cette perte de légitimité a été identifié et classifié pour la première fois en 1970. Par deux psychologues américaines, Pauline Clance et Suzanne Imes.

Elles ont mis en évidence le syndrome de l’imposteur suite à une étude auprès d’un groupe de femmes. Ces dernières, bien qu’incarnant la réussite professionnelle par des parcours de haut niveau et souvent exemplaires, ressentaient de forts sentiments de doutes. Au-delà la crainte d’être remise en cause dans leur savoir par leurs clients et être « démasquées » (…) Elles se voyaient toutes, à certains niveaux, comme des « imposteurs » dont l’incompétence serait dévoilée un jour ou l’autre. Tout n’était qu’une question de temps… Et, pourtant, les preuves de leurs réussites et de leurs capacités étaient bien présentes et nuls ne leur avait fait de remarques pouvant installer ces craintes. La mal était là.

C’est ainsi ce phénomène psychologique que l’on va nommer syndrome de l’imposteur s’est vu identifié, qualifié puis qu’on a assisté à son développement auprès de nombreuses catégories socio-professionnelles et secteurs d’activités. Les consultants, soumis à beaucoup de pressions diverses et croisées, devant justifier leur experise et analyse chez chacun de leurs clients, ont été en première ligne. Depuis, de nombreuses études ont été menées permettant d’en comprendre les mécanismes pour trouver des solutions

Quelle définition pouvons-nous faire du syndrome de l’imposteur ?  En voici la définition donnée par l’Association Médicale canadienne :

« Le syndrome de l’imposteur est une tendance psychologique à la peur et à la remise en question. Il fait douter la personne atteinte de ses propres réussites et l’accable d’une peur persistante et internalisée d’être présentée comme un escroc, et ce, malgré ses capacités démontrées ».

Ainsi, selon le Journal of Behavioral Science, les spécialistes de la question s’accordent à dire que plus de 70 % de personnes dans le monde souffriraient, aujourd’hui, du syndrome de l’imposteur ! Information relayée par l’ANDRH dans leurs différentes publications. Que ce soit à un moment de leur vie suite à un fragilité professionnelle ou personnelle.

Quel sont les symptômes du syndrome de l’imposteur chez le consultant

Un consultant atteint de ce syndrome pourra le développer pendant des mois voire des années sans forcément s’en rendre compte. Le plus souvent exerçant en profession libérale et seul (plus de 96% des consultants exercent une activité seule ou dans un cabinet de conseil de moins de 5 personnes) ils n’ont pas ou peu la possibilité de se jauger vis-à-vis de leurs pères et confrères et ainsi ajuster leur propre auto-analyse et au-delà introspection.

On peut toutefois relever certains symptômes qui peuvent nous faire prendre conscience de notre état :

• Une certaine tendance à la dévalorisation
• Un sentiment de stress, de surmenage intellectuel
• Quelques difficultés à s’engager par peur de ne pas être au niveau
• Le développement d’un plus fort besoin de reconnaissance
• La revalidation systématique de ses process, de ses conclusions d’audit
• Une certaine tendance à la procrastination
• Le besoin d’isolement afin de ne pas se comparer et entretenir le doute

Si la liste n’est pas exhaustive elle nous montre qu’il faut que le consultant soit toujours plus à l’écoute de lui-même car les risques de tomber dans cette spirale du doute sont bien réels pour le salarié, l’équipe, mais aussi l’entreprise cliente.

Quelles sont les conséquences directes pour le consultant ?

Un consultant atteint du syndrome de l’imposteur entre dans cycle de dévalorisation et d’auto-sabordage dont il aura bien du mal à se sortir seul. Et les symptômes auxquels il ou elle est confronté(e)sont susceptibles d’impacter la bonne poursuite de ses missions en entreprise. Comment conserver son efficacité, focus sur la performance lorsqu’on est en proie aux doutes, au manque de confiance en soi ?

Du côté des équipes projet ou du chef d’entreprise qui co-pilote la mission, il peut également être difficile de comprendre les comportements évitants ou craintifs de leur consultant. Ses doutes ne sont pas rassurants et peuvent parfois aller jusqu’à remettre en cause la légitimité du consultant. Le chien se mordrait ainsi la queue si je peux me permettre.

Les conséquences sont clairement identifiées 👍

• Des répercussions sur l’ambiance de travail 
• Une perte de sens et un désinvestissement des collaborateurs dans leurs missions
• De la démotivation voire de la frustration
• Des incompréhensions diverses et variées menant à des erreurs ou échecs
• La baisse de la productivité et de la performance des équipes

Quelles solutions activer pour vaincre le syndrome de l’imposteur du consultant ?

Vous êtes consultant et vous vous sentez atteint de ce fameux mal qu’est le syndrome de l’imposteur ?

Pas de panique. Il s’agit avant tout de procéder par étape en mettant en place un plan d’action efficace.

Fort de notre expérience de vie avec nos consultants, Portageo Portage Salarial vous en donne ici quelques clés de détection et de compréhension :

🚀 Détectez le plus en amont possible les premiers signes avant-coureurs. Acceptez la situation sans vous blâmer avec lucidité et objectivité.

Réalisez une véritable introspection de votre situation. Quels sont vos blocages actuels ? Sont-ils réels ou imaginaires ? Y-at-il un événement personnel ou professionnel qui vous a marqué ?

🚀 Acceptez votre imperfection. L’obligation de moyen est essentielle pour un consultant mais pas toujours l’obligation de résultat. Trop de paramètres extérieurs et incontrôlables venant interférer.

🚀 Soyez bienveillant avec vous-même. Devenez votre meilleur ami, votre ange gardien. Nous avons parfois l’habitude de nous dévaloriser. Soyez juste avec vous.

🚀 Échangez avec votre entourage, votre société de Portage salarial, avec d’autres consultants qui sont pour vous des références métier. Il est important d’être bien entouré pendant cette période, de se sentir écouté et surtout compris. Chez Portageo le temps s’arrête lorsque nous sentons qu’un de nos consultants est empreint de doutes. Nos experts conseils agissent en coachs et si ce n’est pas nécessaires ont les outils ou les contacts pour vous donner les clés. Nous pensons aussi bien à l’APM que 60 000 Rebonds dont nous saluons le travail et l’engagement.

🚀 Fixez-vous des objectifs réalistes et atteignables. Vous savez la fameuse méthode SMART. Et lorsque vous atteignez vos objectifs (la signature d’une nouvelle mission, une surperformance de résultats, une reconnaissance….) fêtez-le ! (Nb. avec modération bien sur 😀)

🚀 Quid d’un coaching ? Il/elle saura vous accompagner dans cette période de doute pour vous faire réfléchir et vous poser les questions justes. Le plus souvent il s’agira que de quelques séances et elles sont souvent finançables par votre CPF (Compte Professionnel de Formation)

La formation, peut être la meilleure arme contre le syndrome de l’imposteur

La solution la plus efficace pour éviter le développement du syndrome de l’imposteur en tant que consultant est sans nulles doutes également la formation et la veille métier-marché. Nombre de consultants en portage (et les autres…) ne prennent pas le temps de s’informer, de faire une veille régulière, de faire un benchmark de leurs confrères. Sans repères ils n’ont pas les clés pour se jauger et perdent en connaissances.

Vaincre ses pensées limitantes 

Nous nous freinons trop souvent dans nos actions par des ressentis, souvent faux, qui nous limitent.

Voici une méthode simple pour vaincre ces pensées limitantes :

• Se fixer des objectifs réalistes : étapes par étapes à franchir
• Pratiquez l’auto compassion : faites-vous confiance
• Reformulez vos pensées négatives : « Je ne sais pas faire » en « J’ai du potentiel d’évolution dans cette pratique »
• Apprenez de vos échecs. Cela vous demande un peu d’analyse.

Faites votre journal des réussites personnelles : au quotidien écrivez vos petites victoires personnelles. Elles aident à prendre confiance en vous en résonnant pas le positif.

Développer les soft skills indispensables du consultant

Selon l’étude 2022 de l’OPIIEC, les 5 soft skills les plus recherchés dans le consulting sont par ordre d’importance:

✅ L’innovation et la force de proposition pour 42 % des entreprises interrogées.
✅ L’agilité pour 38 % des entreprises interrogées.
✅ L’écoute pour 38 % des entreprises interrogées.
✅ L’adaptabilité pour 33,45 % des entreprises interrogées.
✅ La curiosité intellectuelle pour 33 % des entreprises interrogées.

Chez Portageo nous constatons depuis de nombreuses années que les cabinets de conseil prêtent particulièrement attention à ces compétences comportementales lors de leurs recrutements de nouveaux consultants. Quant aux entreprises elles sont de plus en plus nombreuses à « privilégier » un comportement général en lien avec leurs valeurs plutôt qu’un élément à fort potentiel éloigné de leur culture d’entreprise. Ainsi, soignez votre savoir-être et vos soft-skills pour gagner en estime de soi.

Surmonter son syndrome de l’imposteur du consultant pour gagner en confiance

Le syndrome de l’imposteur est une épreuve difficile à surmonter pour le consultant tout comme le manager. Mais il est aussi riche d’enseignement sur soi et sera une aide pour vos prochaines missions en entreprise. Vous allez vous confronter à des sujets ou à des situations que vous pouvez retrouver chez certains de vos clients. Par exemple : la peur du conflit, un management de la performance difficile, le manque d’estime de soi de certains managers…

Peut-être que ces vecteurs d’inconforts physiques et psychologiques étaient déjà présents dans votre quotidien de consultant, mais ils vous impactaient peu. Et, pourtant, certaines situations ou événements pouvaient les activer et, ainsi, nuire à certaines de vos interactions. Dès lors, le fait de travailler sur vous-même ne peut être que bénéfique pour vous. La période Covid a montré que certains consultants avaient travaillé sur eux et leur process pour devenir plus forts. D’autres se perdre (…)

Si vous avez du mal à estimer les formations dont vous avez besoin ou si vous êtes en proie au doute, pensez à contacter nos experts en portage salarial Portageo. Ces derniers sauront vous écouter, vous épauler et vous aider à trouver des solutions sur mesure. Enfin, n’hésitez pas non plus à vous faire aider par un professionnel de santé si la situation devient problématique. La CRAM ou des cabinets spécialisés comme Carrières & Entreprises sont là pour vous aider.