Le tour du monde du portage salarial, du freelancing et des nouvelles formes de travail

Freelancing et portage dans le monde

Plus de 60 millions de travailleurs indépendants aux États-Unis, 7 millions de salariés portés en Europe dont prés de 90 000 en France, le portage salarial est en passe de se démocratiser aux quatre coins de la planète. Le Portage salarial est la troisième alternative, la voie du milieu entre le travail indépendant et le statut de salarié.

Solution hybride pour certains, véritable aubaine pour d’autres, voie du milieu, tremplin…peu importent les qualificatifs, le Portage salarial est en train de se démocratiser.
Répondant aux évolutions d’une société en mouvement, il est la forme de travail la plus adaptée à la mondialisation des échanges, à la liquidité du monde de l’entreprise, à l’uberisation de certaines tâches et à la volatilité des marchés.
La pandémie qui touche la grande majorité des pays a largement rebattue les cartes de l’emploi.
Le portage salarial permet aux entreprises du monde entier de conserver et d’accroitre leur compétitivité sans plomber leur masse salariale.

1- L’origine du Portage salarial en France

Si les français peuvent être stigmatisés et caricaturés dans bien des domaines, ils n’en demeurent pas moins très créatifs et ingénieux quand le besoin s’en fait ressentir.

Si le Portage salarial est un statut hybride et contemporain qui connait une forte croissance dans l’ensemble des pays développés, cocorico, le concept est 100% français !
Né dans les années 80 afin de répondre aux besoins de cadres seniors actifs face à un vide juridique, le Portage salarial s’est très vite adapté aux nécessités d’une société en pleine mutation.
Véritable boite à outil de la transition entrepreneuriale qui bouscule tous les codes précédemment établis, ce nouveau statut fait de plus en plus d’émules. Largement plébiscité par les jeunes générations, adulé des seniors, le Portage salarial est devenu la variable d’ajustement la mieux adapté aux besoins de nombreuses entreprises qui ne visent que la compétitivité et la modernisation des systèmes de production et d’exploitation.

Un concept hybride, qui a su d’adapter avec le temps

Si durant tout le XX ème siècle, la norme française était le travail salarié, au fil des ans et des innovations, les travailleurs ont éprouvé le besoin de s’autonomiser, de gagner en liberté au détriment d’une hiérarchie très paternaliste, omniprésente et étouffante.
De plus, face à la hausse constante du chômage, l’émergence de nouvelles professions, l’augmentation du coût du travail, les contraintes RH…les cadres ont été, et sont toujours nombreux à chercher une alternative viable afin de valoriser leurs compétences sans prendre de risques particuliers.
Né en 1980 sous la forme d’une simple association permettant à des cadres au chômage de trouver des missions ponctuelles, le concept, qui prenait alors quelques libertés avec l’ancien code du travail, a tôt fait pourtant d’acquérir la reconnaissance des Assedic, de l’ANPE, des directions départementales du travail..
A l’heure de la mondialisation et des nombreuses incertitudes que font planer, tant la course à l’innovation que les restrictions inhérentes à des contraintes sanitaires, l’embauche de cadres ou d’experts en mission permet de demeurer en pointe.
Côté salariés portés, le cumul des missions permet de développer une expertise et des expériences aussi enrichissantes sur le plan personnel qu’à titre professionnel sans engagement de fonds ou de capitaux propres.
Aujourd’hui le Portage salarial se positionne comme un statut hybride pour tous les entrepreneurs en quête de reconnaissance et de liberté mais qui souhaitent conserver toute la sécurité inhérente au statut de salarié.
Le concept est simple. Le freelance conserve toute sa liberté de choisir ses clients, ses missions et négocier et d’établir ses devis selon ses critères professionnels. L’entreprise de portage salarial transforme les honoraires facturés en salaire. Le client quant à lui, signe deux contrats : un avec le salarié et un autre avec l’entreprise de Portage. On parle alors de contrat tripartite. C’est l’entreprise de Portage qui assurera le recouvrement des factures clients, les relances… En contrepartie, l’entreprise de portage prélèvera un % sur les honoraires du consultant. Ainsi le freelance fixe librement lui même ses honoraires en toute connaissance de cause et devient alors un salarié comme un autre, bénéficiant d’une couverture sociale, de droits à la retraite, de droits aux allocations chômage, de droits à la formation, de bulletin de salaire, accès au crédit…
Autre avantage, et de taille, contrairement au statut d’auto entrepreneur qui est plafonné, les salariés portés ne sont pas soumis à un plafond de revenus ou de chiffre d’affaire.

État des lieux du Portage salarial en France

Depuis sa création en France en 1980, le Portage salarial connait une croissance fulgurante. Aujourd’hui, le secteur français représente 300 entreprises répartis en plus de 1500 agences sur le territoire. Elles emploient prés de 33 000 salariés portés pour un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros annuel. Avec une croissance de 28% depuis 2015, le Portage salarial a beaux jours devant lui.
En s’attachant ponctuellement les services de cadres internationaux autonomes, aux compétences reconnues, d’une grande réactivité, adaptables et pluriculturels, les entreprises ne s’y trompent pas. De plus, chaque entreprise peut solliciter des missions au grès de ses fluctuations d’activités ou de ses besoins en matière d’innovation. Les salariés portés sont devenus des ressources indispensables pour de nombreuses structures.
Le Portage salarial a acquis ses lettres de noblesses au fur et à mesure des mutations économiques de nos sociétés. Entre l’émergence des start-up et la digitalisation galopante, il a été, pour bien des entreprises, la seule alternative pour face à la naissance de besoins nouveaux, de nouveaux métiers.
En multipliant les missions, la salariés portés ont acquis des connaissances et une expertise reconnues de tous. C’est du gagnant gagnant. D’un côté les consultants enrichissent et valorisent leurs compétences à leur juste valeur et de l’autre les entreprises s’attachent des cadres de haut vol le temps d’une mission.

Une croissance à deux chiffres

A l’horizon 2027, le secteur devrait générer plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et dix sept milliard en 2030 si le législateur ouvre le secteur à d’autres professions pour l’instant exclues du dispositif. Toujours à cette même condition ce sont quelques 500 000 emplois qui seraient susceptibles d’être touchés d’ici 2025 passant à 1 250 000 le nombre de salariés portés dans les dix prochaines années.Avec une croissance annuelle qui dépasse les 20% par an, le Portage salarial a de beaux jours devant lui.

La reconnaissance des instances dirigeantes

D’un statut marginal, anti conformiste et confidentiel durant les années 80, le Portage salarial s’est peu à peu structuré jusqu’à l’ouverture en 1996 des deux première entreprises de Portage Salarial.

Le Portage salarial est entré dans le Code du travail le 25 juin 2008.
Au fil des ans, le Portage salarial s’est structuré et a été clairement encadré.

La France et le Portage salarial en chiffres

Selon une étude menée en 2018 le Portage Salarial se décomposait de la manière suivante :

2- Le Freelancing et le Portage en Europe

Si en France, comme nous venons de le voir, le Portage Salarial prend toujours plus d’ampleur, il en va de même dans toute l’Europe où l’on compte aujourd’hui sept millions de salariés portés. Une répartition relativement inégale car ce statut n’existe pas dans tous les pays.
La France, la Grande Bretagne, la Belgique et la Suède sont adeptes de ce mode de travail. Le Portage salarial se développe également en Suisse, tandis qu’il n’existe pas en Allemagne. Petit tour d’horizon hors de nos frontières.

2.1 – En Grande Bretagne

C’est à la faveur d’un marché du travail bien différent de celui que nous connaissons en France que le concept du Portage Salarial s’est développé très vite en Grande Bretagne.
Outre Manche, les Managed Service Company ou Umbrella Company Services comptent plus de 300 000 salariés portés.
Comme en France, ce statut est clairement encadré par la loi et même surveillé de prés par les services fiscaux britanniques.
Le fonctionnement de ces MSCS ou Umbrella Comapgny Services est un peu différent du notre, notamment en matière fiscale. Nombre de britanniques optent en effet pour ce système dans un soucis d’optimisation fiscale où les frais commerciaux sont imposables. C’est le salarié porté qui doit les déclarer aux impôts.
Autre différence, les frais de gestion prélevés par les entreprises de Portage salarial en France correspondent à un pourcentage prélevé sur la facture. En Grande Bretagne, le montant de ces frais est fixe, il est fixé en amont de la facturation et est prélevé de manière hebdomadaire.
Enfin, dans la plupart des cas, là où le Portage salarial s’entend chez nous, dans le cadre d’une relation tripartite, un autre intermédiaire vient prendre place dans cette relation, ce sont les agences de recrutement. Quant au contrat, bien que la négociation des conditions de travail et le montant des honoraires sont négociés par le consultant et son client, il n’est signé qu’entre le client et l’Umbrella Compagny.
Si les quelques 150 Umbrella Compagnies se partagent un marché très important, là aussi en plein essor, il faut tout de même préciser qu’il est ouvert à un public beaucoup plus large que celui que nous sommes tenus d’encadrer en France.

2.2- En Europe du Nord

Le Portage salarial en Allemagne et en Autriche

Contre toutes attentes, le Portage Salarial n’existe ni en Allemagne, ni en Autriche. Le marché du travail ne présentant pas de tensions particulières et le taux de chômage étant relativement faible, il semblerait que nos voisins n’éprouvent pas le besoin de trouver une alternative. Cependant les ingénieurs intérimaires ont un statut proche de celui du Portage Salarial. Ces ingénieurs évoluent « librement » entre les différentes entreprises. Les entreprises allemandes de plus 250 salariés ont recours au service de ces ingénieurs intérimaires à hauteur de 23%. Nous parlons bien ici du statut d’intérimaire qui présente des différences notables par rapport au Portage Salarial.

Le Portage salarial en Suède

En Suède, les egenanställning, équivalents de notre Portage salarial tendent à se développer. De toute petite taille, ces entreprises servent le plus souvent de tremplins aux jeunes entrepreneurs qui passent par ce statut pour expérimenter la viabilité de leurs projets de création d’entreprise. Bien que statut de salarié porté ait maintenant pignon sur rue en Suède, des discussions sont en cours pour l’encadrer de manière plus claire et aussi ouvrir des droits à l’assurance chômage comme cela peut être le cas dans le cadre d’un emploie salarié traditionnel. Les négociations en cours depuis plusieurs années devraient logiquement déboucher vers une normalisation des droits des salariés portés.

Le Portage salarial aux Pays Bas et en Belgique

Bien que le Portage Salarial n’ait pas d’existence référencée dans le code du travail en Belgique, ce mode de travail hybride se développe de plus en plus chez nos voisins. Le fonctionnement des entreprises de Portage salarial en Belgique comme aux Pays Bas est copié sur notre fonctionnement français. Cette solution novatrice connait, là aussi une croissance exponentielle dopée par la crise de la COVID-19.

La Suisse et le Portage Salarial

En Suisse, comme en France, le Portage salarial n’en finit pas de séduire les consultants indépendants. Ce petit pays fédéral, hors UE connaît cependant quelques légères différences avec le système Français. En effet, d’un Canton à l’autre la fiscalité est différente et les entreprises de Portage Salarial doivent donc appliquer des contraintes variables selon les secteurs géographiques où elles sont implantées.
Le Portage salarial en Suisse demeure encore un peu flou d’un point de vue législatif, certaines agences jouent donc sur ces vides juridiques pour proposer des contrats plus ou moins avantageux d’un point de vue fiscal et social.

2.3 – En Europe du Sud

Si, en Espagne, le Portage salarial est quasi inexistant, il ne concerne presque exclusivement que des travailleurs précaires. Le statut Autonomo, équivalent à la micro entreprise française, n’étant pas plafonné, nombre de jeunes indépendants s’inscrivent dans cette forme de précarité.
En Italie, un statut hybride, très proche du Portage salarial à la Française est en vigueur depuis 1973. Le CO.PRO (contrat de collaboration à un projet) concerne plus de 400 000 travailleurs. Mais, comme en Espagne, le Portage Salarial n’étant encadré par aucune loi, il comporte beaucoup de risques et est, de fait, peu attractif pour les cadres.

2.4 Les Pays de l’Est et le Portage salarial

Bien que les pays de l’ancien Bloc de l’Est aient depuis longtemps acquis leur indépendance face au grand frère russe, ils restent encore bien retard sur nos acquis sociaux, sur les revenus, le droit du travail… Des conditions de vie qui n’enlèvent rien aux compétences et aux connaissances de ces femmes et de ces hommes qui composent l’Europe centrale.
Dans ces états, le travail salarié reste la norme. Les indépendants n’ont que bien peu de chances de tirer leur épingle du jeu. Culturellement nous sommes bien loin de nos aspirations libérales.
Si certains lorgnent avec envie sur nos économies libérales, quelques agences de Portage Salarial sont à leur disposition pour les aider à partager leurs compétences, leurs savoir faire, leurs contacts…
La plupart du temps, ces entreprises de Portage salarial ont une double casquette. En relation avec de grandes entreprises d’Europe de l’Ouest ou des États-Unis, de la Grande Bretagne…elles proposent les services des consultants locaux pour créer, implanter ou dynamiser des succursales implantées à l’Est.
Si les délocalisations sont bien moins nombreuses que par le passé, une main d’œuvre peu chère, un coût du travail relativement bas, des savoir faire … attirent encore quelques investisseurs.
Les consultants indépendants d’Europe centrale sont ainsi des relais fort appréciés des décideurs américains, français…

3- Le freelancing et le portage Outre Atlantique

Sécurité de l’emploi, avantages sociaux, protection sociale, rapport au travail, les différences entre la France et les États Unis sont abyssales. Alors que les travailleurs indépendants en France ne représentent que 10% de la population active, ce chiffre grimpe au delà de 30% aux USA.

Aux États Unis

Outre Atlantique, le travail indépendant, The Independent contractor, concerne 60 millions de personnes ! Là encore bien loin des règles françaises, on ne peut comparer ni la législation, ni les droits du travail de ces deux pays.
Beaucoup plus flexibles et moins chers que les employés traditionnels, les contractor ont la faveur des entreprises de toutes tailles. Cependant, aux États Unis, la frontière entre le statut d’employé et celui de travailleur indépendant est assez floue. Elle est déterminée par selon des critères bien spécifiques dont le lien de subordination direct qu’il existe entre le travailleur et son client.
Dans le cadre de l’embauche d’un salarié, l’entreprise doit s’acquitter, outre de son salaire, d’un certain nombre de taxes dont une cotisation fédérale, les taxes de sécurité sociale et primes de travailleurs. Afin d’éviter des « erreurs » de classification ou des fraudes volontaires, les contrôles sont fréquents.
D’autre part,taxées sur leur masse salariale, ces mêmes firmes sont plus enclines à employer ponctuellement des consultants qui n’entrent pas dans le calcul de ces masses salariales.
Afin de s’attacher, en toute légalité les services d’un consultant, les firmes ont tout intérêt à passer par une structure qui salarie les freelances et assure tant la partie légale quant au code du travail qu’au code des impôts.
Il est très fréquent que les entreprises de portage salarial et les sociétés clientes agissent en qualité de co-employeurs du travailleur indépendant pour les missions de longue durée.

D’autre part, et plus spécifiquement aux États Unis, dont le système de santé n’a rien à voir avec le système français, mieux vaut être salarié. Même si les indépendants peuvent souscrire à des assurances de santé privées, mieux vaut que ce type d’assurance soit prise en charge par un employeur, comme une structure de Portage salarial. En moyenne, un indépendant qui cotise à titre personnel pour lui et sa famille (quatre personnes) à une bonne assurance santé devra débourser en moyenne mille dollars par mois…

Au Canada

Même constat au Canada régi par différentes législations selon les provinces. De plus, afin de faire face à de nombreuses fraudes fiscales des indépendants, inhérentes à la complexité de son système, le gouvernement canadien incite les entreprises à avoir recours à des consultants portés. Salariés par des Umbrella Company, ce sont ces structures de portage qui gèrent, sans ambiguïté, les aspects juridiques et fiscaux des prestations effectuées.

En Amérique du Sud

En Amérique du Sud, la croissance du Portage salarial est largement en dessous de l’expansion qu’a connu le reste de la planète. Les disparités sociales très importantes, la scolarisation réduite, le manque de reconnaissance des entrepreneurs par les états, l’instabilité politique, la corruption ambiante, la mauvaise qualité ou l’absence des réseaux et les faibles avantages sociaux sont autant de facteurs de décroissance. Seules les entreprises de Portage salarial étrangères parviennent à épauler et à employer les locaux qualifiés les plus volontaires.
Si vous ajoutez à cela les ravages de la pandémie face à un système médical défaillant, ces pays d’Amérique Latine ne sont pas encore un paradis pour les freelances. Mais dans les années à venir, on peut imaginer que ce soit le nouvel Eldorado des consultants : tout est à faire, à créer.
Les grandes firmes mondiales, aux technologies de pointe, implantées dans ces régions riches en minerais, au tourisme attractif… emploient généralement des consultants venus d’ailleurs le temps d’une ou de plusieurs missions. Mais là encore, le taux de criminalité et l’insécurité ambiantes n’incitent guère à l’implantation de ces consultants.

4- L’Asie et le freelancing

Alors qu’elle a été le centre du monde économique ces dernières années, l’Asie, dans sa globalité, est de moins en moins encline a recevoir des travailleurs expatriés sur son sol.
Avec un niveau d’études de plus en plus élevé, elle enjoint les firmes étrangères à employer des experts locaux.

La Chine et le Portage salarial

Avec un taux de chômage qui s’inscrit en dessous des 6%, et en dépit des crises sanitaires mondiales, la Chine demeure un pays très convoité et très prisé des entreprises occidentales. Si de nombreux entrepreneurs y voient un Eldorado économique, il est très difficile de s’implanter dans l’Empire du Milieu. Seuls des contacts chinois sont à même d’aider et de participer à l’implantation de sociétés américaines ou européennes en Chine.
Bien que le statut de consultant ou freelance ne soit que très rares, de jeunes chinois aux connaissances et aux compétences de pointe s’inscrivent dans une logique d’indépendance. Pour ce faire, ils sont de plus en plus nombreux à pousser les portes des entreprises de Portage Salarial implantées à Shanghai et dans d’autres centres urbains ou économiques du pays.
De par leur connaissance culturelle, leur réseau déjà solide, ces profils locaux sont très recherchés. L’impact de ces profils est considérable tant pour la Chine que pour les start up et autres entreprises occidentales. Il sont un lien indispensable tant pour la création d’un réseau de partenaires que que pour le développement commercial.
Bien consciente de ces atouts majeurs, le régime de Xi Jinping a rigoureusement encadré ces recrutements de ces facilitateurs d’affaires qui sont devenues les pierres angulaires d’un système complexe et difficilement pénétrable.
Empreinte de libertés, cette jeune génération se tourne de plus en plus vers le Portage salarial. Elle est ouverte au monde et à une parfaite connaissance des marchés locaux, de la culture chinoise mais aussi européenne et américaine.
Bien consciente de l’interdépendance des marchés locaux, de l’exportation et des besoins des occidentaux, ces cadres surdiplômés sont en quête permanente de contrats avec des firmes occidentales.

Le Portage salarial dans les autres états membres de l’ANASE

Après avoir développé l’essentiel de son économie vers l’exportation ces trente dernières années, l’Asie et ses presque cinq milliards de consommateurs se tourne aujourd’hui vers les besoins de ses marchés intérieurs.
Hors mis le Japon qui mène une politique diplomatique et économique claire, les autres pays d’Asie ont un discours, le plus souvent perçu comme nébuleux par les entrepreneurs occidentaux. Les tensions extrêmes que rencontre sa principale locomotive économique, la Chine avec les États Unis, ont amené de nombreux pays de l’ANASE a se désolidariser autant que faire ce peut, de l’image rigide et impérialiste de Pékin sur la scène internationale.
Si main d’œuvre et savoir faire industriels se sont développés ces dernières décennies, il est d’autres domaines qui demeurent vierge. Face à ce marché immatériel de nombreuses star up sont accueillies avec tous les égards. Des domaines tels que le luxe, le marketing, la publicité, l’innovation, la musique…restent totalement méconnus en Asie.
Si les consultants asiatiques ne sont que peu enclins à se spécialiser dans ces domaines, c’est en revanche, une véritable aubaine pour les occidentaux qui, eux, excellent dans ces secteurs. Mais là encore avant d’ouvrir ces niches et s’implanter au sein de l’ANASE, il faut s’attacher les services de locaux dynamiques et au carnet d’adresse bien rempli.

L’Inde et le Portage salarial

Avec un milliard et demi d’habitants, une population globalement instruite, peu de barrières linguistiques et une véritable volonté d’ouverture au monde et aux nombreux marchés qui lui tendent les bras, l’Inde se positionne de plus en plus comme la meilleure alternative à la Chine.
Indépendante de l’Angleterre depuis seulement une soixantaine d’années, l’Inde a conservé un excellent niveau scolaire et universitaire et une formation d’esprit assez proche de celle des occidentaux. Cependant le système administratif indien est d’une grande complexité et varie énormément d’une région à l’autre.
Si les jeunes indiens ont tendance à se rapprocher des occidentaux pour faire valoir leurs compétences, ce sont essentiellement vers les agences de Portage Salarial qu’ils se tournent. En effet, ce sont ces agences qui leur ouvre les portes de nouveaux marchés tout en respectant strictement un cadre légal rigoureux.
En effet, pour s’implanter en Inde toutes les entreprises étrangères sont tenues de créer une entité juridique indienne et face à un cadre réglementaire complexe, le Portage salarial est la meilleure option.
Si quelques entreprises de Portage salarial indiennes commencent à émerger, ce sont, le plus souvent encore des entreprises Françaises ou américaines qui ont crée des filières en Inde.
Elles servent ainsi de plateforme de recrutement pour leurs clients occidentaux.
Le portage salarial en Inde permet de commencer une activité dans le plus grand respect du cadre légal puisque les employés sont salariés, légalement de l’entreprise de Portage salarial.
Les cadres et consultants indiens ont bien compris cette subtilité et ils sont de plus en plus nombreux à proposer ainsi leurs services à l’international.
Avec une main d’œuvre encore relativement basse et un niveau de compétences de plus en plus pointu et un pays riche de nombreuses ressources minières, l’Inde attire de plus en plus de sociétés étrangères.

5- Le Portage salarial  et le freelancing en Afrique

Pour ce qui est du continent africain, même si les entreprises de Portage salarial s’y développent, elles peinent à recruter des talents locaux. L’équation y est simple : 50% de la population en recherche d’emploi a moins de vingt cinq ans et un niveau académique relativement faible.
De nombreuses entreprises multinationales sont pourtant promptes à embaucher une main d’œuvre à bas coût. Mais afin d’assoir leur développement sur ce continent, qui devrait bientôt dépasser le milliard d’habitants, elles ont besoin de consultants experts, ce qui est très complexe à trouver.
Ce sont donc le plus souvent des freelances venus d’autres pays qui assurent ces missions de développement.
De l’Afrique du Nord (L’on trouve notamment un nombre important de freelances en Tunisie, au Maroc et en Egype) à l’Afrique du Sud en passant par la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, les entreprises françaises ou américaines sont très présentes, mais le plus souvent avec des consultants expatriés ou en mission.
Les talents africains, qui ont acquis, au fil de leurs études des profils adaptés aux besoins des grandes firmes, se sont, le plus souvent, implantés dans le pays où ils ont fait leurs études.

6- Le Portage salarial australien

Le régime australien est un régime libéral qui laisse une large place à l’entreprenariat. Doté d’une politique migratoire aussi ouverte que rigoureusement encadrée, l’Australie peut être perçue comme très propice aux travailleurs indépendant. Cependant le code du travail et les obligations fiscales laissent peu de place à ces largesses libérales.
Travailler comme freelance an Australie, ne s’avère pas si simple de que ça. Même si de nombreux mastodontes de l’industrie mondiale y sont bien implantés, si le recours à des consultants hautement qualifiés est régulier et fait partie du quotidien de ces grandes entreprises, les entreprises de Portage salarial n’y jouent pas tout à fait le même rôle que chez nous.
Bien qu’elles prennent en charge la partie administrative et fiscale de leurs salariés portés, ces entreprises de Portage Salarial sont à mi chemin avec le modèle des Umbrella Company britanniques.
Le Portage salarial en Australie a plus une fonction B2B. Les firmes font appel à elles car elles sont perçues comme des viviers de talents. Ces entreprises sont davantage des agences de placement qui salarient les consultants le temps d’une mission. Très appréciées de l’administration fiscale elles sécurisent les transactions et permettent de clarifier des status parfois complexes.

Conclusion : le portage et le frelancing bien implantés dans le monde entier

Bien que le concept du Portage Salarial, et son modèle hybride, soit promis à un très bel avenir dans les pays développés et émergeant, il reste encore quelques régions où il peine à s’imposer.
Ce n’est pas le modèle lui même qui peine à se développer mais le travail dans son ensemble qui pose problème.
Dans les pays développés ou en voie de développement, le Portage salarial est en passe de révolutionner l’organisation des emplois qualifiés. De plus en plus plébiscité, notamment par les millenials qui voient là une source d’épanouissement, d’enrichissement et de reconnaissance de leurs compétences, il offre à ces experts une souplesse de travail sans égal.
Quant aux consultants plus matures ils ont bien conscience qu’avec l’allongement de la durée du travail qui se propage un peu partout, le Portage salarial offre des perspectives d’avenir plus équilibrées.
Moderne, réactif, en mouvement perpétuel, le Portage salarial s’adapte aux besoins et aux envies d’une société aussi prompte à la productivité qu’empreinte de libertés. Elle est la seule forme de travail qui permette, en toute légalité et en toute sécurité, l’ouverture vers de nouveaux horizons et de nouveaux marchés. Face à l’accélération galopante de la mondialisation des échanges et à la généralisation des principaux canaux de communication, le Portage salarial a su trouver sa place.
La pandémie qui a mis le monde entier en état de veille a permis à de nombreux cadres, de tous les continents de prendre conscience de leurs aspirations personnelles, et parfois, du manque de reconnaissance de leurs compétences.
La France, pays des diplômes par excellence, voit le Portage salarial se généraliser pour faire face à des conditions de travail de plus en plus contraignantes, tant du côté salarié que du côté employeur.
Dans d’autres régions telles que l’Amérique du Nord, où la liberté prend un tout autre sens, les compétences et l’expérience sont valorisées différemment. Le concept du Self Made Man prend alors un tout autre sens.
Alors que nous venons d’aborder l’allongement de la durée du travail, l’allongement de la durée de la vie dans de meilleures conditions est aussi un facteur qui amène nombre de cadres seniors à se tourner vers l’univers du Portage salarial. Ces cadres, en pleine forme et pleins de ressources ont à cœur de maintenir leur réseau, à partager et à transmettre leurs connaissances.
Face à la crise mondiale actuelle, là encore, grâce à leur fort potentiel d’adaptation, à leur agilité et à leurs nombreuses compétences acquises, les salariés portés peinent moins que les autres à trouver de nouvelles missions.
Entre des prises de décision retardées et des négociations plus ardues pour les grandes firmes, les consultants freelance, qui ont appris à développer leurs capacités de résilience et à cultiver les notions de développement personnel, ne se trouvent que peu affectés.

Les difficultés économiques actuelles des entreprises les amènent à s’intéresser davantage à quelques uns des domaines de prédilection du Portage salarial.
Ainsi les métier de l’IT, tels que la cybersécurité, la transformation digitale les applications Big Data, la supply chain, les analyses financières de pointe dans le secteur bancaire, les mises en sécurité et en conformité dans le domaine médical… sont autant d’opportunités pour les indépendants portés.
Le monde du travail tels que l’ont construit et connu nos parents et nos grand-parents est entré dans une phase de déclin. Le Portage salarial a su s’imposer comme le meilleur modèle de transition en remettant l’individu au centre de sa propre vie et de plus en plus loin de toutes formes de hiérarchies sclérosantes.
Le Portage salarial, c’est, en plus des nombreuses garantis et sécurité qu’il apporte à ses salariés et aux entreprises clientes, un état d’esprit, une ouverture. Les salariés portés ont une envie farouche de s’inscrire dans la continuité, de prendre une part active à la construction du monde de demain. D’être les acteurs de leur propre destin, sans limites et sans clivages.