Certaines personnes envisagent de changer de cap et de se tourner vers l’indépendance salariale. Parmi les solutions proposées, le portage salarial fait figure d’exception : il concilie en effet la sécurité avec la liberté ; un étonnant compromis de nos jours. Pour autant, cet excellent mode d’organisation de travail ne convient pas forcément à tout le monde. Découvrons pourquoi.

La barrière de la mission

Dans le cadre de son fonctionnement, il est à noter que le portage salarial est naturellement façonné pour  les prestations dites « à la mission ».  C’est-à-dire, des missions de courtes ou de moyennes périodes, qui s’effectuent auprès de clients, après une négociation ayant eu lieu entre le consultant et son futur client. Cela ne se conclue que par la suite, après l’établissement d’un contrat tripartite, entre la société de portage salarial, le client final (ou l’intermédiaire) et le porté (futur salarié de la société de portage qui effectuera la mission).

Pourquoi par mission ? La réponse est simple: la société de portage salarial transforme les honoraires des consultants en salaire net, en retenant les charges habituellement déduites à n’importe quel salarié. Si la notion de mission n’est pas existante, l’activité du porté sera fluctuante et non-pérenne.  Prenons l’exemple d’un négociateur commercial, qui travaille 100%  à la commission.

Ce dernier sera incapable de prévoir ni de planifier ses actions à moyen/long terme. Ceci augmentera son risque mais aussi celui de la société de portage salarial, qui ne pourra donc pas porter son activité sans avoir de garanties de ses parts.
Il y a  donc une notion de métier qui ne doit pas être négligée, découvrons lesquels sont les mieux adaptés au portage salarial.

La barrière de la profession

Les métiers qui sont les plus susceptibles de fonctionner avec le portage salarial, sont principalement issus du conseil et la formation.  Ils peuvent être envisagés sur la durée et perdurer sans aucune difficulté, dans le cadre d’une activité en portage salarial. Ils touchent généralement les professions IT, le management, les ressources humaines, le marketing et la communication, la logistique, etc.

Une seconde catégorie peut être compatible pendant un temps avec le portage salarial. Parmi ces métiers, le graphisme et le webdesign, la traduction et l’interprétation, le développement informatique et le webmastering, et certaines activités commerciales sous-réserve d’avoir une partie de rémunération fixe.  Cette liste n’étant, bien sur, pas exhaustive.

D’un point de vue légal, et surtout après les accords du 24 juin 2010 – accords conclus entre différents syndicats professionnels  –  le portage salarial tend à s’orienter vers les cadres. Un cadre est par définition  un membre de l’encadrement, du management, d’une entreprise, d’une administration. Il a pour vocation d’encadrer une équipe, d’avoir des responsabilités étendues et des liens de subordinations directs avec son manager ou son chef de projet.

Il est donc indéniable que le portage hisse vers le haut toutes les activités intellectuelles, et favorise l’émergence du conseil ou de la formation, à la mission.

La barrière de la rémunération

Toujours selon les accords du 24 juin 2010, dans le cadre de l’activité de portage, la rémunération minimale sera désormais  fixée à 2 900 euros bruts pour un temps plein.
Une rémunération trop basse et non garantie sur le long terme, peut tant  entrainer un risque majeur pour la société de portage, tant que pour le futur porté. En effet, toutes charges déduites, le salaire net d’un porté avoisine environ les 50% du montant facturé à son client.

Prenons le cas d’un graphiste, qui effectue de temps à autres des petites missions de création, le total de ce qu’il facture à ses clients atteint approximativement les  2000 € d’honoraires par mois. Il touchera in  fine à peine 1000€ mensuellement, à peine de quoi vivre. Dans une telle circonstance, nous recommandons de continuer une activité salariée auprès d’une entreprise, tout en cumulant des petites missions sous le statut d’auto-entrepreneur.

Une fois que vous aurez consolidé vos acquis, votre notoriété et que vous aurez une clientèle assez fidèle, vous pourrez vous consacrer entièrement à votre nouvelle activité par l’intermédiaire du portage salarial.

En fin de compte, le portage salarial reste un objectif atteignable sans pour autant être élitiste, ni trop marginaliste. Il suffit de se concentrer sur ses objectifs et avoir un horizon assez large pour pouvoir rejoindre l’aventure.